ETUDE D’UN CAS CLINIQUE
Jonathan : un voyage aux portes de l’enfer
Un de mes patients, Jonathan, avait déjà suivi à mes côtés, une cure analytique. Ce n’est que quelques années plus tard qu’il souhaita me revoir et me fit part des faits suivants :
1) Symptomatologie
« J’étais à Paris dans mon bureau et soudain je fus pris d’angoisses. Une voix me parlait qui me disait de brûler la totalité de mes écrits. Cela faisait deux ans que je travaillais sur des manuscrits de l’Egypte ancienne. Mon livre était presque achevé mais j’hésitais à le faire publier car je trouvais qu’il contenait encore des imperfections. Je venais juste de redessiner le cartouche de la divinité d’Horus coiffé de l’uraeus quand se manifesta cette voix. Je ne sais encore toujours pas aujourd’hui si je dois faire faire le lien avec ce cartouche qui représentait le Dieu Horus ou bien si ce qui m’arriva alors provenait d’une autre origine. En effet, quelques temps auparavant je m’étais rendu là où habitaient mes parents, enfin une visite au passé, puisque tous deux étaient décédés alors. Je me souviens avoir été pris de sanglots à l’intérieur de ma voiture. Le toit ouvrant pointait sur le ciel. M’adressant alors aux étoiles j’ai prié pour que mon âme soit sauvée… Une force irrépressible qui m’habitait me commandait de passer à l’acte. J’appelais ma secrétaire Julie à qui je fis part de mon désir : brûler l’ouvrage. Malgré ses protestations elle ne put venir à bout de mon obsession du moment et avec un autre de mes collaborateurs, Jean-Philippe, ils brulèrent le manuscrit ainsi que la disquette informatique.
Deux jours plus tard, j’accompagnais Julie et Jean-Philippe à l’aéroport. Ils se rendaient à New-York pour y rencontrer des marchands d’antiquités avec lesquels nous travaillions alors. Je sentais leur départ comme la possibilité pour moi de me retrouver seul pour gérer ce qui en moi ou plus exactement dans ma tête, bouillonnait avec force mais encore avec imprécision. Arrivés à l’aéroport je ressentis une curieuse impression en lisant une affiche qui annonçait qu’Internet était le Diable et provoquerait la fin du Monde. De telles pensées me faisaient peur et me provoquaient à nouveau des angoisses et des vertiges. Julie me trouvait bizarre et me demandait avec insistance si franchement, je ne voulais pas qu’ils restent avec moi à Paris. Je sentais tout au fond de moi, malgré toutes mes peurs incontrôlables qui m’assaillaient, que je devais rester seul, sans témoin aucun, pour vivre ce que je devais vivre. Je me rends compte aujourd’hui que je suis resté tout le temps conscient de ce qui m’arrivait, mais sans pouvoir rien en réguler ni maîtriser à aucun moment.
Date de dernière mise à jour : 05/04/2013
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