Symbolique du nombre douze
Si le drapeau européen symbolise l’Union européenne, il est aussi le drapeau de l’identité de l’Europe et de son unité. Le cercle d’étoiles pourrait être identifié à la solidarité et à l’harmonie des peuples entre eux. Quant aux douze étoiles, elles auraient préfiguré les douze premiers états membres du conseil de l’Europe. Mais faire référence au nombre douze, c’est aussi symboliquement rattacher le drapeau européen à la construction du Monde, les douze constellations du Zodiaque, les douze mois de l’année, les douze heures du jour et de la nuit, et aussi à la symbolique chrétienne (qu’on se rappelle les douze apôtres par exemple). Symboliquement l’Europe n’aurait plus le choix, elle devrait se construire sur le modèle parfait et harmonieux qui est celui des constellations, donc des étoiles, et donc de la vie. Se tourner vers le drapeau européen et ses étoiles, c’est en quelque sorte jeter un regard permanent vers l’espace et les autres mondes qui le composent. Les étoiles sont disposées en cercle, mais elles ne se touchent pas, cette disposition signifie que l’Europe est une communauté ouverte qui peut accueillir en son sein les autres Peuples qui en feront la demande. Le cercle, symbolise aussi la matrice de la mère qui enfante et qui protège, l’Europe sera rassurante et protectrice pour tous les Peuples qui entreront dans sa Communauté. Quant à la couleur bleue, elle symboliserait l’Occident. Mais, ne serait-ce pas au contraire le symbole commun à tous les Peuples de la Terre, le bleu des océans, le bleu du cosmos, couleur également attribuée au sixième chakra, connu encore dans les civilisations orientales, sous le vocable de troisième œil ? Ce troisième œil situé au beau milieu de notre front, entre les deux yeux, nous met directement en contact avec les énergies cosmiques (peut-être divines). Son rôle : ouvrir notre conscience. Voilà ce qui pourrait bien constituer le programme de base pour l’Europe. L’Europe sera en conscience ou ne sera pas; Mais cela n’avait-il pas été déjà perçu par André Malraux quand il déclara : « le troisième millénaire sera spirituel ou ne sera pas » ? Il est clair que le nombre d’étoiles qui figurent sur le drapeau européen est indépendant de l’élargissement des états membres de la Communauté européenne. Il existe vraisemblablement une autre explication. Du reste, peut-être pas si éloignée de celle que nous livre la symbolique ... Auquel cas, d’où sont tirées ces douze étoiles sur fond bleu ? Quelle est l’origine de ce graphisme ? Quelles sont les sources d’Arsène Heitz ? Et pourquoi fit-il ce choix ?
Les sources d’Arsène Heitz, père du drapeau de l’Europe
C’est Arsène Heitz qui va accomplir ce miracle, et il se pourrait bien que ça en soit un ... Arsène Heitz est né à Strasbourg et même si aujourd’hui, Arsène Heitz n’est plus de ce monde, son histoire nous est connue depuis 1995, relatée par C. Sauteur, ancien aumônier de l’hôpital de Cluny : lors d’une rencontre fortuite avec l’abbé P.Caillon, Arsène Heitz, auquel mission était alors confiée de réaliser la maquette du drapeau du Conseil de l’Europe lui déclara : " C'est à moi qu'on a demandé de dessiner le drapeau de l'Europe. J'ai eu subitement l'idée d'y mettre les douze étoiles de la Médaille Miraculeuse de la rue du Bac, sur fond bleu, couleur de la Sainte Vierge. "
Arsène Heitz était un homme croyant et touché par la grâce de la Vierge de la rue du Bac (Chapelle Notre-Dame de la médaille miraculeuse, 140, rue du Bac, 75340 Paris Cédex 07). Ce n’est que quelques mois plus tard que P.Caillon se rendait au domicile d’Arsène Heitz, 24 rue de l’Yser à Strasbourg, pour obtenir plus de détails sur cette incroyable histoire. Les propos que nous avons recueillis rejoignent les siens. En fait, Heitz explique : « il y a eu au total 101 projets qui furent soumis au Conseil de l’Europe. Socialistes, juifs, protestants, francs-maçons y travaillèrent de concert, mais en vain. Bien que je ne fusse qu’employé « au service courrier » du Conseil de l’Europe, Paul M.G. Lévy, mon directeur, qui était responsable du projet, m’a demandé si je ne voulais pas essayer de dessiner le drapeau de l’Europe. Paul M.G. Lévy, avait en effet reconnu en moi, quelque talent d’un modeste dessinateur. Je me suis aussitôt mis au travail et j’ai proposé pas moins de 20 maquettes à Monsieur Lévy. Ce n’est finalement qu’au mois d’août ou septembre 1955 qu’étant à Paris, je visitais la Chapelle du Sacré cœur de Jésus, rue du Bac. Je me trouvais à l’endroit même où en 1830, une jeune paysanne de 23 ans, entrée dans les Ordres, Catherine Labouré, aurait aperçu par trois fois, la Sainte Vierge ».
La Vierge Marie aurait alors demandé à Catherine de faire graver une médaille à son effigie, sa tête, couronnée par douze étoiles. Cette « exigence » de la part de la Vierge faisait bien sûr allusion au chapitre 12, verset 1 de l’Apocalypse de Saint Jean : « Un grand signe parut dans le ciel, une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds et sur la tête une couronne de douze étoiles ». « Une fois entré dans la chapelle », poursuit Arsène Heitz, « je me mis à prier la Vierge. Me vint alors l’idée de lui demander de me guider, de me conseiller au sujet du drapeau européen. Et lorsque je décidai de quitter la chapelle, j’ai ressenti la nécessité de me retourner pour regarder la Vierge et lui faire un dernier adieu. C’est là que les étoiles qui illuminaient son visage me sont apparues comme étant une évidence. Le drapeau européen, c’était ces douze étoiles là, celles de la Vierge Marie. Monsieur Lévy était bien sûr au courant des origines de mon dessin, je lui avais tout raconté au sujet de ma visite à la Vierge de la rue du Bac. S’il a toujours souhaité faire aboutir mon projet, ce ne fut jamais au détriment de celui des autres. Monsieur Lévy était un homme intègre ».
Mais le silence fut respecté et le secret bien gardé, jusqu’à ce jour ... « On ne pouvait dévoiler que c’était la médaille miraculeuse », dira la veuve d’Arsène Heitz. « Il fallait garder le secret, car il y a des juifs et des protestants en Europe » (article de Gérard Cusin dans « La raison » de novembre 2003).